Le Pépite Bretagne intervient en amont de la création d'activité pour faciliter l’émergence de projets. Il agit sur 2 axes :
- la sensibilisation de l’ensemble des doctorants à la posture entrepreneuriale ;
- l’accompagnement des étudiants ayant un projet de création d’activité.
Faire émerger des projets et accompagner les doctorants
« Seul 6% des start-ups françaises sont dirigées ou créées par des doctorants, souligne Jean-Charles Herviaux, responsable régional du Pépite Bretagne. Une fois diplômés, ils rejoignent, dans la plupart des cas, soit un laboratoire universitaire, soit une entreprise en tant que salarié. Mais il existe une troisième voie d’insertion professionnelle pour ces profils : créer leur activité en lien avec leur sujet de thèse. Il faut leur faire prendre conscience de façon formelle et intensive. »
- s’appuyer sur l’excellence de nos écosystèmes d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation,
- accélérer l’émergence, l’industrialisation et la croissance des start-ups.
Rencontre avec Ingrid Vinot, en charge de la sensibilisation des doctorants au Pépite
Ingrid Vinot est chargée des projets régionaux entrepreneuriat et doctorats depuis septembre 2022. Elle-même titulaire d’un doctorat, elle a travaillé dans la Recherche, l’innovation et comme consultante dans l’entrepreneuriat avant d’intégrer l’équipe du Pépite Bretagne.
Quelle est la problématique concernant les doctorants et l’entrepreneuriat ?
Nous avons très peu de doctorants candidats au SNEE (statut national étudiant entrepreneur). L’entrepreneuriat ne leur parle pas beaucoup... Dans une étude publiée par PhDTalent et BPIfrance portée sur 1700 jeunes chercheurs, tous relèvent un environnement peu propice à la création d’entreprise. 20% se sentent découragés par cet environnement, 50% environ ne se sentent pas aptes à entreprendre et 30% attendent de l’aide pour se lancer dans un projet entrepreneurial.
Il y a des choses à faire pour les sensibiliser, leur montrer que ce parcours est une vraie voie d’insertion professionnelle et qu’il existe un écosystème de l’innovation et de l’entrepreneuriat pour les accompagner.
Quelles sont tes missions au Pépite ?
D'abord, la création d’un réseau pour faire le lien entre les doctorants, les enseignants chercheurs, les laboratoires et tout l’écosystème de l’innovation qui reste très à l’extérieur des universités.
Les doctorants sont « enfermés » dans leur laboratoire. Ils ont peu de contacts avec le monde de l'entreprise. Créer des connexions entre toutes ces entités pourrait faciliter l'émergence de projets de créations d’entreprises innovantes.
J’anime et je coordonne également des actions de sensibilisation et de formation à l’entrepreneuriat pour les doctorants en Bretagne.
Comment comptes-tu t’y prendre ?
D'abord en développant nos partenariats. Notre premier partenaire est le collège doctoral. Il y a aussi les technopoles, tout l’écosystème de l’innovation, BPIfrance, la SATT Ouest Valorisation ainsi que les incubateurs nés au sein des grandes écoles ou des universités.
La difficulté est de fédérer tous ces acteurs autour d’une thématique. A l’heure actuelle, ils existent tous mais de manière plutôt autonome. Il faut les faire travailler ensemble pour optimiser les outils, les pousser à aller plus loin, développer des choses plus adaptées au public ciblé.
Ensuite, en formalisant ce réseau au travers de comités de pilotage mixtes : écosystèmes de l’innovation, représentants des universités et des grandes écoles. Le premier comité mixte unit le collège doctoral de Bretagne et le Pépite Bretagne dans la construction du "parcours Entrepreneuriat" à destination des doctorants. Cette approche collaborative permettra de mieux répondre aux besoins exprimés par les étudiants, laboratoires, universités… et d'adapter les accompagnements.
I-start, par exemple, est un événement qui permettra aux doctorants d'identifier et de structurer un projet, une application socio-économique issue de la recherche (idéation, montage du projet, pitch). La première édition se déroulera en juin 2023 au sein des Doctoriales, en collaboration avec le Collège doctoral de Bretagne et tous les acteurs de l'écosystème de l'innovation et de l'accompagnement. Un comité de coordination mixte pour cet évènement regroupe toutes ces structures.
Comment le Pépite accompagne les doctorants via le statut étudiants entrepreneurs ?
Aujourd'hui il y a très peu de doctorants détenteurs de SNEE. Ils ont un agenda bien rempli et peu de temps disponible. L'accompagnement est différent selon le sujet de l'entreprise et il peut se faire en collaboration avec d'autres structures de l'innovation.
La première étape pour nous est vraiment de leur montrer que c'est une voie d'insertion professionnelle possible pour eux.
Quelles sont tes objectifs à moyen terme et à long terme ?
Le premier objectif est la mise en place d’i-Start pour juin 2023.
Le deuxième est de construire un bloc de formation/sensibilisation à l'entrepreneuriat, commun à toutes les spécialités de doctorat, qui doit être fonctionnel en septembre 2023.
Une fois qu’ils auront suivi ce socle commun, les doctorants pourront aller piocher dans le "parcours entrepreneuriat" des modules complémentaires, plus proches de leur spécialité.
Est-ce qu’au niveau national, des choses sont mises en place pour les doctorants au sein des Pépite ?
Un groupe de travail national regroupant des membres de différents Pépite dont Pépite Bretagne a été mis en place : Pépite PhD. Il a permis la construction des « Quizz and Talk », des émissions sur Twitch et YouTube pour les doctorants.
On y soulèvent des problématiques liées à l'entrepreneuriat avec des docteurs qui ont monté des entreprises ou présenté un projet au concours national i-PhD, etc. Ce sont des moments d'échanges et d'informations spécialement mis en place pour les doctorants.
Nous sommes en train de construire la saison 2. La saison 1 a eu un joli succès avec presque 1000 visionnages.